6 aout 2004 CAP DE MUROTO 1966 km

 

la maison traditionnelle de Ryoichi et Tamako

Cap de Muroto

 

Nous sillonons shikoku. Après avoir quitté la ville portuaire de Takamatsu, nous avons fillé cap au sud. La flème dûe à la nuit passée dans la rue nous a suggéré une pause climatisée dans un lavaumatique pour laver notre linge. Et nous avons bien fait, car reprenant la route un peu plus tard, nous avons étéinterpellé en français par un vieux monsieur. Ryoichi est un peintre de 72 ans qui a vécu 6 ans en France pour y faire les Beaux Arts. Il nous a proposé, avec sa femme encore très belle malgré ses 66 ans, de passer la nuit danssa maison de campagne perdue dans les montagnes shikokiennes. C'est une très vieille demeure construite il y a plus de 100 ans, typique de l'architecture japonaise. Bien qu'en pas très bonne état, nous y avons été accueuilli comme des rois...

A l'heure du repas, avant de gouter au curry japonais, un voisin est venu, apportant avec lui des petites douceurs frites (tempura) et une bouteille de 2 litres de sake qu'il avait bien l'intention de descendre. Je me suis méfiait, connaissant maintenant lesméfaits de cet alcool sur ma boite cranienne, mais notre hote malgré ses 72 printemps et les remontrances de sa femme, a voulu jouer au jeune homme et c'est completement bourré que nous l'avons laissé pour rejoindre nos futons.

Au matin, après une averse que nous laissons passer au sec, nous reprenons la route, non sans emporté avec nous une pastèque et 2 grosses grappes de raisin que les voisins sont venus offrir. Sachant qu'une grappe de raisin se négocie aux alentours de 950 yens (8€), c'est une vraie fortune que nous avalerons dans la journée

Celle-ci se passe à remonter une superbe vallée, très encaissée, dominée par de magnifiques montagnes, majestueusement recouvertes d'épaisses forêts (vives les superlatifs). La route défile sous nos pneus et malgré la fringale du 80ème km (la pastèque ça hydrate mais ça ne nourrie pas) qui nous a forçé à engloutir un plat de nouilles à 17h3O, nous sommes arrivés au bout de nos 1OO bornes, tout proche de Kochi et du Pacific.

C'est donc ce matin que nous avons fini la traversée de l'île et attaqué de rejoindre Awaji en longeanbt la cote Est. Au bout de quelques kilomètres nous découvrons l'océan et plongeons dans ses vagues qui ne sont pas si pacifiques que cela.... Puis la route chemine de petits ports en petits ports. C'est derniers sont protégés par d'énormes enceintes en bétons d'une 20aine de mètres de haut et par des empillements de blocs de ciment devant protéger des tsunamis.

C'est donc depuis le cap de Muroto, à la pointe sud est de l'ile que j'écris, à la lumière d'une lampe fatiguée et de la lueur du phare qui nous surplombe. Les rochers sont déchirés et les moustiques déchainés mais nous avons pu y prendre un bain dans une eau limpide à plus de 25°.